Les images de la série Les bêtes de Batz, montrées à la Salle Ty Enez Vaz en juillet 2024.
Vendredi 10/11 18h30
Rencontre Poésie/Cinéma
Grand auditorium – Carré d’art
Projection et lecture suivies d’une rencontre avec Salvatore Puglia et Suzanne Doppelt
Taranta remix par Salvatore Puglia
La Taranta, Gianfranco Mingozzi, 1962, 18 min.
A l’époque des moissons, les paysans des Pouilles qui travaillent pieds nus sont parfois piqués par la tarentule. Dans la croyance populaire, ces victimes sont possédées par la maladie, par le Mal, par le Diable. Pour se libérer, les tarantati s’abandonnent à des mouvements convulsifs, évoquant ceux de l’araignée, sur une musique obsédante au rythme de plus en plus rapide. En été 1961, Gianfranco Mingozzi en fait un film à partir de La Terre du remords, une étude ethnographique pluridisciplinaire, avec la participation de l’ethnomusicologue Diego Carpitella, dont les enregistrements figurent dans le montage de La Taranta. Pour le commentaire, Mingozzi s’adressa au poète Salvatore Quasimodo, Prix Nobel de littérature en 1959.
« Si je me suis intéressé au sujet de la Taranta – qui en Italie est loin d’être seulement un sujet d’études ethno-démo-musicologiques mais est devenu un phénomène de culture populaire, en même temps savante et de masse – c’est que j’aurais pu moi-même être l’un de ces garçons qui guettent la tarantolata par la fenêtre de sa masure. » SP
Projection/performance de Salvatore Puglia. Il dira en direct le texte de Salvatore Quasimodo qu’il a traduit en français.
En écho…
Galatina remix, travail plastique conçu par Salvatore Puglia à partir du film de Gianfranco Mingozzi Exposition sur le plateau Adulte (entresol) mur Etudes côté Arts, du 7 novembre au 9 décembre 2023 « Il y aura douze tableaux de 30×40 utilisant des arrêts sur images d’intérêt plus autobiographique. Chacun portera une ou deux lettres de la phrase Et in Arcadia Ego, écrites sur une carte topographique d’Italie du Sud. Chaque tableau sera décoré de pièces de puzzle vierges, peintes en rouge fluo (acrylique La Pajarita Fluor F-3, qui remplace efficacement mon Lumen rosso 26) et appliquées selon la suite de Fibonacci, de 0 pour le premier à 89 pour le douzième (comme on le sait, la progression de Fibonacci née pour calculer le taux de reproduction des lapins, considère chaque numéro comme l’addition des deux qui le précèdent). » SP |
Voir aussi : Galatina remix 2022-2023
Festival Planches Contact, Deauville, 21 octobre 2023 – 07 janvier 2024.
See also: Planches Contact artistes
Impression, monument, 2023 (fragments de journal).
13 avril
J’ai demandé à voir les Boudin du musée des Franciscaines, dans les réserves au sous-sol. C’est des beaux petits tableaux d’une grande liberté formelle, avec des imposants cadres dorés.
Si j’ai choisi Eugène Boudin parmi tous les peintres représentés dans les collections des Franciscaines, c’est que, en tant que ‘’maître’’ de Monet et des autres impressionnistes, il se place contre l’idée même de ‘’peinture d’Histoire’’ (vue comme séquence passé-présent-futur).
Les monuments que je vais photographier à Deauville, par contre, se situent exactement à l’opposé de la peinture ‘’d’impression’’ : ils ont la fonction d’ancrer le passé dans le futur.
17 avril
De retour à l’atelier j’ouvre, un peu au hasard, les fichiers ramenés de Deauville. Je choisis une image de l’embouchure de la Touques et un tableau de Boudin qui représente, sous un angle différent, le même site : La jetée de Trouville (catalogue : 2018.1.1). J’en découpe un détail, au même format que mon image – un 24×42 plutôt panoramique – mais à une taille différente, comme une carte postale. Je le place au-dessus de ma photographie.
Je décide de doubler les détails des peintures avec des rectangles peint à l’acrylique rouge fluorescent que j’utilise depuis vingt ans. C’est une couleur que les impressionnistes ne connaissaient pas.
19 avril
J’ai parfait ma sélection. C’est un choix d’icônes Deauvillaises.
Je les couple aux détails de Boudin. Je prépare mes rectangles à l’acrylique rouge. Cela va sans dire que je fais là des clins d’œil à l’histoire de la peinture, que ça soit le Suprématisme ou bien Support/Surface.
L’intitulé de cette installation sera : Impression, monument, en écho au titre du tableau fondateur du mouvement impressionniste, Impression, soleil levant, de Claude Monet (1872). Je souhaiterais qu’au moins deux peintures de Boudin appartenant à la collection des Franciscaines y soient montrées, au début et à la fin de ma série : La jetée de Trouville et Trois mats dans le bassin de Deauville, par exemple.
07 mai.
J’ai regroupé mes photos. Elles sont, j’insiste, essentiellement documentaires : mais je les imprimerai sur un beau papier mat et leur donnerai un rendu atmosphérique, palpable. La frontalité géométrique des sujets sera tempérée par la lente mouvance du ciel à l’aube. Le vide ‘’chinois’’ des espaces sera équilibré par les rectangles en couleur. Mon travail sera aussi un état des lieux d’un hors-saison Deauvillais en 2023.
Una mostra nella Sala Catasti dell’Archivio di Stato di Napoli
in dialogo con le pitture di Belisario Corenzio
Piazzetta Grande Archivio 5
Dal 28 aprile al 27 maggio 2023
Dal lunedì al venerdì dalle 10 alle 18, il sabato dalle 10 alle 13
Affreschi rinvenuti
Una proposta espositiva per l’Archivio di Stato di Napoli
Ciò che propongo alla direzione dell’Archivio di Stato di Napoli è allo stesso tempo un’investigazione da storico e un intervento d’artista. Secondo una pratica che mi è usuale, intenderei sovrapporre, alle immagini delle pitture di Belisario Corenzio recentemente riscoperte nella ex sala del Capitolo, riproduzioni di testi d’epoca e fotografie fatte da me. Su questi differenti strati apporrei interventi di colore.
Sarebbe il mio un approccio evidentemente personale: una stratificazione dell’opera riscoperta di Belisario Corenzio e del mio proprio lavoro. L’affresco di inizio Seicento, il suo stato attuale, quadri miei di dieci e trent’anni fa, la loro sovrapposizione alle foto degli affreschi, la visione nuova (una fra le tante possibili) del mio lavoro e anche di quello del pittore greco-partenopeo.
Potrei sviluppare questo dialogo in tre, quattro serie di quadri di medio formato (fra il 44×106 e il 32×44), per mostrare i quali occorrerebbero quattordici-quindici metri lineari, in un qualunque luogo all’interno dell’Archivio, purché le pareti siano chiare e adeguatamente illuminate.
Una serie Corenzio-Robinson: fotografie del restauro in corso stampate su vetro e sovrapposte a mie foto di spiagge incontaminate o quasi (nella mia pratica artistica uso spesso miei lavori passati, senza un rapporto esplicativo con le iconografie su cui intervengo).
Una serie Corenzio-Gulliver: dettagli degli affreschi prima del restauro, giustapposti a quadri miei antichi di trent’anni, ritagliati e rilavorati.
Una serie Corenzio-Hölderlin: la famosa lettera del poeta tedesco al suo amico Böhlendorf riprodotta su vetro: qui la sua distorta visione dell’antichità si accavallerebbe alla scialbatura gialla che copriva le pitture di Belisario.
Una piccola serie dalle fonti più miste: le riproduzioni dei pagamenti al Corenzio, o degli articoli critici ottocenteschi, sovrapposti a mie foto di soggetto “rupestre”: abbazie abbandonate e riprese dalla natura, romitori medievali, necropoli etrusche.
Il contrasto, e forse la confusione di queste sovrapposizioni mi paiono elementi interessanti da proporre al cortese pubblico dell’Archivio di Stato, che cerca piuttosto schiarimento e spiegazione dalle cose del passato. Il mio è un percorso d’artista: più che interpretazione o spiegazione, propongo dubbi e (spero fertile) confusione.
4 agosto 2022
Il pieghevole in consultazione alla mostra:
Affreschi rinvenuti pieghevole_SMALL
Land paintings, peintures terrestres.
J’expose à Lasalle un travail récent sur le rapport de conflit et d’intégration entre nature et civilisation. J’ai réalisé dans les dernières années une série de pièces autour de la question de la nature qui reprend possession des lieux abandonnés par l’homme, qui interroge la relation entre vestiges de l’histoire et milieu rural. Il s’agît d’œuvres conçues à partir de photographies prises dans le Gard ou dans la Tuscie, en Italie centrale.
Je les appelle « land paintings », en référence au Land art mais aussi à une pratique d’intervention picturale dans les sites historiques. Je les montre en vrac sur un seul mur, comme dans une « quadreria » baroque, hors hiérarchie de format ou de sujet.
S.P., mars 2023.
Objet des récentes explorations de Salvatore Puglia, des régions aujourd’hui difficilement accessibles et peu peuplées, comme la Tuscie au nord de Rome, parsemées de sites archéologiques abandonnés où les ruines recouvertes, de la Préhistoire à nos jours, gardent les traces de leurs fonctions successives : tombes étrusques, refuges de guerre ou bergeries. A tour de rôle, la végétation ou l’intervention humaine ont eu raison de l’autre. En introduisant sur ces lieux des objets étrangers et anachroniques, en forme de langues ou de feuilles en latex, aux couleurs fluorescentes, Puglia opère une nouvelle stratification de lexiques qui, tout en renvoyant à l’Histoire de l’art, trouble le rapport au temps et la vision romantique du paysage.
Dans ces images, désignées par Puglia, “Land Paintings“, on retrouve ses préoccupations d’investigation historique et ses dispositifs créatifs habituels. Mais la surprise est permanente pour ce qui concerne les lieux revisités et la juxtaposition des éléments glissés ou cousus dans les images. Des animaux sauvages apparaissent dans une campagne domestiquée ; des traces incongrues d’un passage humain récent investissent des sites à la végétation impénétrables ou des espaces aseptisés. Une langue enduite de pigment rouge fluorescent, rend tout son pouvoir à l’Ogre de Bomarzo, un des monstres de ce parc, extravagance de la Renaissance et repaire de dragons, sphinx et demeures penchées. A partir de l’introduction in situ d’un élément qui une fois photographié donne vie à une œuvre à part entière, Puglia produit ce qu’il appelle une archéologie inversée en ajoutant de nouvelles stratifications à celles existantes.
Laura Serani, Le jardin des monstres (exposition à la galerie Sit down, Paris 2014).
Quatre écrivains dans la garrigue
Ceci n’est pas à proprement parler un travail artistique, bien que je me considère avant tout comme un artiste visuel. Il se situe entre recherche historique, critique littéraire et création.
L’inspiration pour cette série d’images sur le territoire des écrivains me vient de la lecture d’un texte littéraire, Le Dépaysement. Voyages en France de Jean-Christophe Bailly.
Le chapitre sur Nîmes, « Castellum aquae », débute par la définition que Francis Ponge faisait de lui-même : poeta neamusensis. Or, pour un écrivain d’origine nîmoise, ayant passé toute sa vie ailleurs, cette affirmation ne peut tenir qu’à une très grande force symbolique de l’image de cette ville.
Il est évident qu’elle vient de l’héritage de la romanité, de son autorité historique, mais il y a peut-être autre chose. La langue latine, ses dérivations méridionales, l’occitan et le provençal, le fait de se considérer dépositaire et interprète de ce legs.
Jean Paulhan, issu d’une famille cévenole, lié à Ponge par d’étroits rapports de parenté ainsi que par une forte relation intellectuelle, se voulait descendant d’un Paulianus, consul à Nemausus au début de l’ère chrétienne. Les lettres et les dessins envoyés à ses parents depuis le ‘’masé’’ du grand-père sont les documents que j’ai voulu accompagner par l’image.
J’ai donc commencé à parcourir les lieux que ces écrivains avaient sans doute parcourus, à la recherche de vestiges à photographier.
Des dessins de Norah Borges, peintre et sœur de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges, m’ont amené aux jardins de la Fontaine et à la relecture de Fictions. L’une des nouvelles de ce recueil, Pierre Menard, auteur du Quichotte, porte en exergue la date Nîmes 1939, alors que, certainement, l’auteur argentin se trouvait à Buenos Aires à ce moment-là. D’ailleurs, toute son œuvre, à l’instar de la nouvelle en question, est un tissu d’embûches dans des méandres historiques et littéraires. Ce qui est avéré, est qu’il avait séjourné dans le Midi et à Nîmes à plusieurs reprises.
J’ai justement utilisé sa technique pour mon propre travail, en plaçant des légendes sous des images de lieux qui ne leur correspondaient pas, ou en brouillant les reproductions de textes et les fonds visuels que je leur avais associés.
Une peinture d’Henry Gowa, La marche de Saint Nicolas, m’a amené sur l’ancienne route départementale entre Nîmes et Uzès. J’ai utilisé le journal de l’écrivain allemand Lion Feuchtwanger, l’auteur du Juif Süss, interné pendant l’été 1940 dans le Camp Saint Nicolas, pour accompagner mes photos de ce qui reste de ce camp et des traces de mémoire, dérisoires peut-être, que j’y ai laissées.
Enfin, les cartes d’état-major qui constituent l’arrière-plan de ces tableaux ne correspondent pas au Camp des garrigues, l’épisode ‘’vichyste’’ (avec son article 17 de l’armistice) n’étant pas unique en Europe. Elles décrivent ici des lieux situés dans les alentours de Rome, ville dont je suis originaire et dont je ne peux pas refuser l’héritage.
https://www.baudelaire.gallery/
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Quadreria, installation, 2022.
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Théorie du cadre, rue du Bât d’argent, Nîmes, November 2010.
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An excerpt from the video: Travelling Fiumicino, 1999-2000.
You are cordially invited to a presentation of my new work in progress, Raubtiere bis (Prédateurs), on Saturday, 4 December, (5 – 8 pm) at l’atelier-galerie Étant Donné, 7 Rue du Courtieu, Nîmes.
Des planches zoologiques allemandes du XIXe siècle, superbes, que je me suis autorisé à abimer en leur superposant des silhouettes à l’acrylique fluorescent, prenant appui sur des éléments de l’image, ou les ignorant. Dans la tête, le vague souvenir des jamais relues Fables de La Fontaine ou de certains contes animaliers, français ou allemands, que je situe à l’âge des Lumières.
Superb 19th-century German zoological prints that I disfigured by superimposing fluorescent acrylic silhouettes, some of which refer to features depicted in the prints, while others are totally unrelated. The source of this inspiration was my vague recollection of the never-reread 17th-century French literary classic, La Fontaine’s Fables or of various French or German animal tales, which I attribute to the Age of Enlightenment.
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And a little video:
The artist’s comments on the installation exhibited:
Millenovecento détail 01-120
Millenovecento détail 121-156
The gallery press release: Salvatore Puglia Millenovecento
Read the artist’s comments on the works exhibited:
Millenovecento détail des œuvres
See also a homework by Aloïs Puglia Garcia:
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Return to Eden
Une reprise, à trois ans d’intervalle, du travail sur l’Histoire naturelle de Georges-Louis Buffon et sur sa classification du monde animal.
Un exercice d’art appliqué (broderie, céramique, impression sur verre) pour décliner de plusieurs sortes ces planches zoologiques (et d’autres) et dire le caractère hasardeux de toute entreprise d’identification.
Return to Eden
Dessins, broderies et céramiques de Salvatore Puglia
Du 1er Décembre 2018 au 5 janvier 2019 à la Flair Galerie-Isabelle Wisniak, Arles
Les compositions baroques de Salvatore Puglia mêlent photos, dessins, broderies et documents, auxquels s’ajoutent des céramiques, pour mettre en scène une curieuse ménagerie : s’y côtoient animaux sauvages et domestiques, espèces disparues et familières, figures répertoriées et imaginaires. Une faune plurielle qui renvoie à la forêt primitive, aux grottes préhistoriques, à la mythologie antique, au répertoire fantastique du Moyen-âge, aux planches anatomiques de Buffon et à divers contes et légendes et autres joyaux de la littérature. Un étonnant voyage dans le temps…
Les œuvres de Salvatore Puglia superposent, par transparence, différentes sources iconographiques comme autant de couches géologiques : reproductions numériques, dessins à main levée, travaux d’aiguille… Des assemblages inspirés par des souvenirs personnels de ballades en forêt, par la découverte de sites archéologiques en déshérence, par des planches scientifiques et quelques précieux récits… Une longue traversée entre les strates de la mémoire humaine soulignant le lien qui nous unit aux animaux depuis la nuit des temps. Et une invitation à prendre conscience de la fragilité de ce lien, fil rouge de notre vie sur terre.
Les quatre séries présentées par la galerie Flair, (qui avait déjà exposé l’artiste en 20XX sous intitulé « Eden »), donnent la mesure de la richesse plastique de l’univers de Salvatore Puglia et de sa portée poétique et philosophique. Historien d’origine, il reste fasciné par les vieux parchemins et autres archives révélateurs de choix sociaux, économiques ou politiques. Ici, il reproduit, entre autres, des cadastres comme symbole de la mainmise des hommes sur un territoire, restreignant, de fait, l’espace naturel octroyé aux bêtes sauvages, comme aux étrangers. De même, met-il en exergue des planches scientifiques reproduisant avec forces détails les animaux féroces ou exotiques, leur opposant, plus humblement, par un trait malhabile ou par des points de couture, la silhouette de ceux qui nous ont permis de survivre. Il dessine, également, en surimpression, des scènes tirées de textes décrivant le paradis terrestre où bêtes et hommes vivaient en harmonie, que ce soit d’après La Divine Comédie de Dante ou d’après Le Songe de Poliphile de Francesco Colonna, un des plus beaux romans illustrés du 15e siècle. Quand aux travaux en céramique, assiettes et carreaux, ils ont été réalisés dans la petite ville de Vietri, située sur la côte amalfitaine, spécialisée dans cet art populaire. Ses illustrations animalières naïves renvoient aux dessins étrusques. Mais plus que tout, en Italie, le pays où il est né, Salvatore Puglia aime découvrir des fouilles archéologiques abandonnées qu’il photographie : « Je suis fasciné- explique-t-il- par ces lieux qui témoignent du retour de la civilisation à l’état sauvage » Un avertissement ? Probablement…
Elisabeth COUTURIER
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Images:
© Emilie Ballif
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Transit. Cartographie du passage
Étant Donné, 7 rue du Courtieu, Nîmes
Vendredi 19 janvier 2018
Signature et vernissage de l’exposition à 18:00
Samedi 20 janvier
Exposition de 15:00 à 19:00
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Ballade poétique à travers deux éditions Transit et Ruines dans la forêt.
Salvatore Puglia nous offre par le biais de photographies et de textes une réflexion sur la traversée, le passage, dans l’espace (Transit) et dans le temps (Ruines dans la forêt). C’est une mise en cause des frontières, mais aussi de la langue, pour que plus que la limite à la rencontre, elle soit ce lieu de franchissement recherché.
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Hopi a Poggio Rota 02, 2017
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Pour la rentrée 2017, la galerie SIT DOWN est heureuse de présenter les nouvelles réalisations de Salvatore PUGLIA.
Poursuivant ses recherches sur le temps et la mémoire, l’artiste nous transporte au cœur de ses pérégrinations et mêle comme à son habitude l’Histoire à l’imaginaire collectif.
A travers une démarche artistique et historique, Salvatore Puglia compose ses images en strates utilisant un langage plastique diversifié : photographies, encres, gravure sur verre…
En intervenant à la fois sur le paysage photographié et sur “l’objet photographique“, fidèle à lui même, Salvatore Puglia livre une œuvre poétique et intemporelle.
“Il y a bien des façons de regarder les œuvres de Salvatore Puglia. Laissez vous d’abord surprendre par la poésie de ces montages énigmatiques où les images se superposent, se révèlent, se cachent dans un subtil jeu de transparence. Elles ont la fragilité troublante des traces du passé, entre le déjà de la perte et le pas encore de la disparition. La solidité mate du cadre de métal qui les cerne, du plomb généralement, rend cette fragilité plus perceptible encore. Ce sont des vestiges, des fragments d’archives, des portraits tirés d’album de famille ou d’ouvrages ethnographiques, des photographies de lieux désertés ponctuées d’étranges sédiments. Salvatore Puglia les collectionne, les transforme, les assemble au gré de son inspiration.”
Nicole Lapierre (Anthropologue et sociologue)
galerie SIT DOWN
4, rue Sainte Anastase
75003 Paris
Tél: + 33 (0)1 42 78 08 07
Article Fine Art France, September 2017
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L’histoire des établissements supérieurs de formation des maîtres remonte, en France, au XVIIIe siècle, bien que l’on puisse considérer le nîmois François Guizot comme leur fondateur. Et la question de l’instruction publique est un sujet crucial, comme on le sait bien, dans la construction d’une communauté (nationale ou extra-nationale).
Le site de Nîmes de la faculté d’éducation de Montpellier (ex IUFM) occupe l’ancien bâtiment de l’Ecole normale primaire, rue Vincent Faïta. Cet établissement fut fondé en 1869, à la suite de la législature Guizot. En 1883 on créa aussi, rue Meynier de Salinelles, l’Ecole normale d’institutrices. C’est dans cette école que Marie Soboul, venue d’un village d’Ardèche, enseigna et fut ensuite directrice (de 1926 à 1940). Marie Soboul, licenciée par Vichy, affiliée à la résistance sous le nom de Valérie, hébergea dans sa maison du quartier de la Tour Magne les premières réunions du Comité de Libération.
Pour cette raison et pour d’autres vous verrez comment l’histoire du 62 rue Vincent Faïta résonne avec celle de la Résistance dans le Gard.
Comment rendre compte de l’histoire d’un lieu et du problème de l’instruction de manière non seulement documentaire mais aussi « artistique »?
Une « boîte » à documents . Les vingt-six mètres linéaires des murs de la salle d’exposition sont couverts, à hauteur de deux mètres, de textes agrandis et reproduits sur papier (soit, 52 mètres carrés par bandes de 90 cm de largeur). Ces textes (issus d’Internet et des archives départementales) sont présentés à l’état brut, sans correction, en police courier et en continu comme un télex. Des interventions à la main (en rouge fluo ou en marqueur jaune) soulignent certains passages ou donneront des intitulés aux panneaux. Les sources des documents sont toujours citées.
Des « paravents ». J’ai fait construire par le serrurier Laurent Rump cinq cadres métalliques sur roulettes, au format 190×190 cm. Ces cadres portent de grandes reproductions photographiques des lieux mêmes où ils sont installés (réfectoire, cour, salle des professeurs), mais les images datent de cent cinquante ans plus tôt. Elles sont reproduites sur un support translucide (papier calque pour les intérieurs et polyester pour les extérieurs). Cela donne des rideaux mouvants et une modulation des espaces.
Un rideau est en même temps un écran et une séparation, mais c’est aussi une transition, un passage spatial, dans ce cas-là, temporel. Par moments on aura, en rentrant dans une salle ou dans une cour, la sensation d’un déplacement dans le temps.
C’est ce déplacement qui devrait susciter en même temps une conscience historique et une émotion esthétique.
with an article in the Midi libre
Giovannetti fluo
2013
En premier plan, des textes imprimés sur le verre. Il s’agit de sonnets de Pétrarque. Il sont imprimés en police Courrier, en continu, comme un télex.
Ces verres imprimés sont superposés à des photographies, prises par moi-même, de détails des fresques de Matteo Giovannetti da Viterbo (début XIVe-1369?) à Avignon et Villeneuve les Avignon. Il s’agit de détails, devenus presque abstraits, de peintures délavées ou endommagées au cours des siècles. Le choix de ces arrière-plans se fait dans l’intention de montrer des traces, des survivances, de celle qui était l’époque de Pétrarque (Giovannetti en étant le contemporain et surement un interlocuteur, les deux ayant eu maintes opportunités de se rencontrer entre 1343 et 1353). En même temps, le fond peint et le texte se brouillent réciproquement, en créant, je crois, un effet de distanciation du sujet par rapport à lui-meme et, j’espère, un mouvement de décalage et de surprise dans le regard du spectateur.
Sur une traduction de Pétrarque
une séquence, 2011-2013
Le point de départ de cette série est un seul poème de Pétrarque, le sonnet XIX du Canzoniere (“Benedetto sia il giorno…”), dont je reproduis l’original italien et plusieurs traductions successives, en français et en allemand, employant notamment la version d’Oskar Pastior et la traduction collective qu’on en fit à Royaumont il y a vingt ans (voir la revue Détail, n. 3/4, hiver 1991). Ces différents textes, six en tout, y compris ma propre traduction de la traduction de Pastior, sont reproduits sur des verres au format carré (32×32). Il sont imprimés en police Courrier, en continu, comme un télex. Il est peut-être intéressant de voir comment, avec la dernière traduction, le texte initial est tout à fait méconnaissable, tout en gardant, me paraît-il, la trace incontournable de la poétique de Pétrarque.
Rupestres
2012-2013
Depuis un certain temps je m’intéresse à la question rupestre. Je tente d’en définir le concept. Si “rupestre” est l’intervention de l’homme sur la nature, qui devient ainsi “oeuvre” (les peintures, les sanctuaires, les rochers sculptés, les pierres gravées), aussi un artefact humain peut devenir rupestre, une fois qu’il est abandonné et que la nature reprend ses droits.
Certainement, là ou nature est histoire se rencontrent, on est dans le rupestre. Que ça soit l’évanescence de l’histoire face au retour de la nature, ou la défaite de la nature face à l’avancée de l’histoire.
Piccola visita guidata alla mostra Robinson a Rosignano,
atelier Morbiducci, Roma, giugno 2014
In Tuscia (piombi), 2012-2014
Fra il lago di Bolsena e il Tirreno, fra la Maremma toscana e la laziale, lungo la via Clodia, a ogni chilometro si incontrano, perlopiù nascosti fra rovi e dirupi, siti etruschi, grotte eneolitiche, tombe diventate ovili, abbazie campestri e finanche parchi dei mostri. E’ il luogo del rupestre, cio’ che si situa al crocevia fra natura e storia. Per me, Si tratta di re-intervenire sulla natura che è stata fatta forma dall’intervento umano e che riprende i suoi diritti, riscrivendo la sua propria storia, mentre il segno dell’uomo è ormai mera traccia.
Romitorio, 2011-2012
Se si percorre la valle del Fiora e si sale e scende per ripe franate dopo alluvioni recenti, e ci si inoltra in macchie boscose aggrovigliate come giungle, si possono raggiungere un paio di romitori, o luoghi per eremiti.
Poggio Conte: oltrepassata una cascatella che forniva l’acqua potabile ai monaci, si possono vedere i resti di due minuscole celle, cui conducono scalette ardue scavate nel tufo, e una chiesetta rupestre di ispirazione cistercense. L’interno di questa – malgrado l’oculo scavato nella facciata – è completamente buio: se si fanno fotografie, sarà a caso, e solo lo sviluppo svelerà i frammenti superstiti delle pitture che ne decoravano la volta.
Si scoprirà che questo eremita del XIII o XIV secolo (forse un monaco di origine francese?) ha dipinto le vele con motivi decorativi decisamente prosaici, certo ispirati a tappezzerie o a pavimenti, che fanno pensare più a un design d’interni che a un esercizio di venerazione e di contemplazione.
La natura sta pian piano riprendendo i suoi diritti, le muffe coprono fiori di giglio, grifoni rossi e certe forme falliche. Scompare pian piano il lavoro dell’uomo solitario che passo’ mesi – o anni – a coprire di colori questo antro oscuro, nella consapevolezza che a pochi sarebbe stato dato di ammirarli mai.
Alle mie intrusive foto al flash ho sovrapposto, come una trama leggibile in controluce, la trascrizione inglese di un drum contest Inuit, la disputa poetica ritmata dal tamburo. Vi si parla, in belle metafore, di eterni conflitti amorosi. L’ho trascritta come un telex.
Topographie, 1995-2010
Le 7 giugno 1802 Friedrich Hölderlin usci’ da Strasburgo ed entro’ in Germania attraverso il ponte di Kehl. Era partito circa un mese prima da Bordeaux. Quattro giorni dopo, secondo Pierre Bertaux (Hölderlin ou le temps d’un poète, Paris 1983, pp. 244-255), è a Francoforte e ha la possibilità di vedere per l’ultima volta la sua amante ammalata, Suzette Gontard, prima che muoia di vaiolo. In quel momento è già completamente impazzito, mezzo impazzito, o finto pazzo. Su questo punto le convinzioni dei suoi esegeti divergono. Quello che è certo è che quel viaggio di ritorno attraverso la Francia segna una svolta nello stato mentale del poeta tedesco. Ne testimonia la celebre lettera all’amico Böhlendorf, scritta il 2 dicembre 1802 e da molti considerata come la prova della sua caduta nella demenza. E’ qui che Hölderlin prende i contadini della Vandea per antichi ateniesi: «La vista degli Antichi mi ha fatto meglio comprendere non solamente i Greci ma, più in generale, le sommità dell’arte…».
E’ a questa sovrapposizione di una visione e di una realtà che allude il mio lavoro. Topographie ne è il titolo, che si scrive allo stesso modo in francese e in tedesco. Vi si tratta di paesaggi percorsi, di luoghi anonimi, di memoria personale e di storie immaginate, di tracce che si vanno cancellando, di velature del tempo che passa. La spiaggia d’inverno è quella di Fregene, li’ solevo portare a spasso cupi pensieri e vaghe speranze, anni fa, prima di partire a mia volta.
Gulliver a Lavera, 2010-2011
Se la tematica del paesaggio può interessarmi, così, come mi ha interessato quella dei volti in posa, è secondo uno stesso tipo di approccio. Ed è anche per interesse per quegli spazi intermedi, che non sono più del tutto naturali, senza essere ancora completamente “umanizzati”. A questo proposito, la scelta del formato panoramico, un pò ‘”fin de siècle”, mi è stata spontanea. Le immagini di questa serie sono state scattate all’alba di una domenica d’inverno nel sito industriale di Lavera, uno dei più grandi complessi petrolchimici d’Europa, edificato in un luogo un tempo paradisiaco, sulla costa della Provenza.
Riporto qui un passo di un articolo di Daniela Goeller, che parla di questo lavoro meglio di quanto io non possa fare.
Il paesaggio è una struttura complessa, corrisponde a una visione che si porta su un ambiente ed esiste soltanto attraverso gli occhi dello spettatore. Più che un riflesso del mondo esterno e della natura circostante il paesaggio forma uno spazio di proiezione per eccellenza e riflette le diverse visioni e concezioni, artistiche e politiche, che la nostra civiltà ha imposto alla natura attraverso i secoli. (…)
Le immagini di Salvatore Puglia si compongono di diversi strati. Egli integra le stampe fotografiche in altri sistemi pittorici e inventa loro nuovi contesti, per meglio svelare le loro intenzioni e il rapporto tra la produzione di immagini e la dimensione storica. “In primo piano, una vista di spiaggia. Sul fondo, edifici industriali. ” – scrive a proposito delle sue immagini. – “Poi altri due strati: uno strato intermedio (una colata di vernice molto diluita che essiccandosi coagula creando una sorta di nuvola, o di sole malsano); e, stampate sul vetro in primo piano, quasi cancellate dal rudimentale metodo di trasferimento al tricloretilene, alcune illustrazioni tratte da I Viaggi di Gulliver.
(http://www.tk-21.com/Gulliver-a-Lavera)
La scelta di riprendere e di “ri-stampare”, insieme con altre immagini storiche, le illustrazioni dei Viaggi di Gulliver, l’opera satirica e allegorica di Jonathan Swift, non è casuale: ci troviamo nel Settecento, il secolo dell’Illuminismo e della fiducia nella giustizia e nel progresso, tutto ciò che fa l’oggetto dello scherno di Swfit. È anche il secolo di Piranesi e del gusto romantico per le rovine, gusto che è possibile fino a quando possiamo credere nella rovina come un elemento che appartiene solo al passato e può quindi essere utilizzato per scopi decorativi .
Robinson a Rosignano, 2011
In questa serie siamo nello stesso spirito di quella che precede, ma è presente qui un riferimento più esplicito alle cartoline di vacanza. Si tratta anche qui di siti industriali edificati in prossimità di spiagge. Il primo, Rosignano Solvay, ha creato con le sue discariche una spiaggia di sabbia bianca (la fabbrica produce soda) e un mare dall’acqua turchese molto frequentato dagli estivanti.
I quattro lavori di questa serie portano sovrapposte, come tatuaggi, le riproduzioni alla vernice rossa traslucida di tavole antropologiche: frammenti di attrezzi medievali rinvenuti in Groenlandia, graffiti rupestri del Nevada.
Infine, le stampe: vengono da varie illustrazioni alle Avventure di Robinson Crusoe, il libro – questo sì, tutto nello spirito dell’Illuminismo – di Daniel Defoe (in particolare la scena in cui Robinson trova un’impronta umana sulla sabbia incontaminata della sua isola).
please find below Laura Serani’s text, with better images:
and a short movie by Gilbert Carsoux, for Arte TV:
(Photos: Claudio Procaccini)
L’intitulé de cet accrochage est un oxymoron. Il contient en soi deux termes opposés et incompatibles : l’art relève de la création, alors que la copie relève de la reproduction. L’enjeu en est précisément celui-ci : faire de la reproduction, du manque d’originalité, l’instrument d’une recherche d’authenticité. Est-il possible, par pertes successives de caractères originaux, comme une statue qui au fil des siècles perd ses membres, de trouver une autre nature de l’image?
Pour rester dans le sujet, les différentes scènes de l’installation au lycée Daudet (La préoccupation du père de famille, Wilderatlas, Laralia, Gulliver in Lavéra, Travelling Fiumicino) se placent en référence parodique aux diverses matières d’enseignement (Histoire, Géographie, Langues étrangères, Sciences Physiques, Français…).